ISABELLE BONZOM
JOUVENCES
CARTE BLANCHE AU CRITIQUE D'ART PIERRE STERCKX
"Face à la pulsion de mort ambiante, Jouvences n’oppose cependant pas une superficielle euphorie hédoniste.
Il y a de la gravité dans cette joie exposée."
Du 22 mai au 29 août 2010, la Ville des Herbiers, en Vendée, a proposé une exposition sans précédent
David Rautureau, responsable des expositions au Château d'Ardelay, centre d'art de la Ville des Herbiers, a invité le critique d'art Pierre Sterckx à être le commissaire d'exposition de cet événement d'art contemporain exceptionnel.
"On y a rassemblé des artistes très différents de style et de générations, dont le point commun est le refus de la morosité ambiante", confie Pierre Sterckx."Tous, en effet, témoignent d'un art contemporain vitaliste, c'est-à-dire, suscitant des perceptions intensément vécues... Face à la pulsion de mort ambiante, Jouvences n’oppose cependant pas une superficielle euphorie hédoniste. Il y a de la gravité dans cette joie exposée."
Deux peintures d'Isabelle Bonzom étaient présentées dans cette exposition qui réunissait une vingtaine d'artistes dont certains des plus grands noms de l'art contemporain actuel, tels que Wim Delvoye, Tony Cragg, Julie Mehretu, Christopher Wool, Charles Sandison et Eric Fischl.
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Pierre Sterckx
Dans le catalogue de l'exposition Jouvences, Pierre Sterckx écrit qu'Isabelle Bonzom "a développé en une vingtaine d’années des thèmes aussi divers que des architectures urbaines, des paysages arborés, des vues dans le métro, des viandes et des nus. Mais l’invariant qui traverse tout cela est celui de l’incarnation. Comment incarner la mouvance de la vie et l’intensité de la chair ? Plus précisément, Isabelle Bonzom peint le devenir fluide de la chair, la tourmente et la turbulence des corps, leurs passages. Elle prolonge une quête qui commence avec le Caravage et Gentileschi, se poursuivant avec Chardin et Bonnard".
Isabelle Bonzom a déjà été invitée au Château d'Ardelay par David Rautureau, en 2003, pour une exposition personnelle intitulée "Corps-à-corps, terre-à-terre", rétrospective présentant environ 70 peintures. Pour Jouvences, Pierre Sterckx a choisi des peintures récentes de la série des Cascades.
Le 4 juin 2010, conférence d'Isabelle Bonzom au Château d'Ardelay :
"Délicieuse gravité: La jubilation de la peinture"
La jubilation en art est une affaire sérieuse, Isabelle Bonzom a livré une réflexion sur la notion de vitalisme et de chute. Elle a évoqué son parcours d'artiste et sa démarche, puis elle a fait part des correspondances qu’elle entretient avec le peintre et sculpteur Eric Fischl dont la Tumbling woman était également visible dans Jouvences. Le titre de cette conférence est tiré d'un essai sur la peinture d'Isabelle Bonzom écrit par l'universitaire franco-américaine Annette Smith de California Institute of Technology (Caltech):
"Pluies de feuilles en des couleurs variant au cours des saisons, profondeurs de ramures disparaissant dans le néant, minuscules joggeurs à peine distincts des troncs d’arbres. Une foule, feuillage humain dévalant l'escalier d'un métro. Un monde en perpétuel surgissement, créé par quelque Danaé?
Encore étrangère à son oeuvre, je veux savoir pourquoi Isabelle Bonzom peint en touches floconneuses qui donnent l’impression de sentir le pinceau se ruer vers le bas, peut-être vers quelque dissolution finale. Elle ne sait pas, dit-elle après réflexion. Au même moment, chez elle, je me trouve près d'une table où sont disposées des pierres, l’une d’elles en équilibre précaire, au bord de la table. Instinctivement, je la repousse vers le centre. “Non, non,” proteste Isabelle. « J’aime que les choses soient proches de la chute.” Ah! Nous y voilà ! À cet exquis et délicieux moment qui fait peur, où la gravitation l'emporte sur la gravité. N’est-ce pas Montaigne qui disait que là où tout tombe, rien ne tombe?"
Lire à propos de la conférence Délicieuse gravité
Consulter le dossier de presse de l'exposition.