ISABELLE BONZOM
HOMMAGE AU CRITIQUE D'ART PIERRE STERCKX
« Pierre avait un esprit bouillonnant. Il savait ce que peindre veut dire. Pour lui, aucune frontière entre une peinture de Brueghel, un tableau de Braque ou une sculpture de Cragg, aucune limite de temps, ni d'espace entre un dessin de Vinci, une peinture de Mehretu ou un mobile de Calder; ils sont tous "Absolument modernes", comme Pierre aimait à le dire. Notre conversation sur l'art me manque »,
Isabelle Bonzom
Le critique d'art Pierre Sterckx, mort le 2 mai 2015, a collaboré à Beaux-Arts Magazine, Art Press et Art Studio. Il a écrit à propos d'artistes de différentes époques en établissant de fructueuses connexions entre art et science, entre peinture, philosophie et gastronomie, entre littérature, jazz et arts plastiques. Prolifique, il est notamment l'auteur de René Magritte, l'empire des images (Assouline), il a reçu le Grand prix du CNRS pour le scénario du cd-rom Le Mystère Magritte. Il a publié également Le Devenir-cochon de Wim Delvoye et Hans Holbein. Outrage à la représentation, aux éditions de La Lettre Volée. Il est aussi l'auteur de 50 Géants de l'art américain (Beaux Arts Éditions). Il a publié Gilles Barbier, un abézédaire (Le Regard) et a participé à de nombreux catalogues d'exposition, notamment Keith Haring, au Musée d'art contemporain de Lyon. Pierre Sterckx est aussi l'auteur de Impasses et impostures en art contemporain, aux éditions Anabet. Également conférencier et conseiller en art contemporain, il tenait une chronique dans l'émission de Guillaume Durand, L'objet du scandale, sur France 2. Trois ouvrages sont sortis à titre posthume, Chardin ou la saveur du savoir et Jérôme Bosch ou la fourmillère éventrée, tous deux aux éditions de La Lettre volée et L'art d'Hergé - Hergé et l'art chez Gallimard.
Pierre Sterckx soutenait la peinture d'Isabelle Bonzom depuis 2002. Commissaire d'expositions, il organisa en 2010 Jouvences, au Chateau d'Ardelay, en Vendée, où il présenta des peintures d'Isabelle Bonzom ainsi que des oeuvres de Wim Delvoye, Tony Cragg, Julie Mehretu, Christopher Wool, Charles Sandison ou Eric Fischl. Plus d'infos sur cette exposition sans précédent.
Lire également, une conversation entre Pierre Sterckx et Isabelle Bonzom publiée dans le catalogue Le Vif du Sujet. Édité en 2006, l'ouvrage présente des extraits d'une conversation entre le critique d'art et l'artiste. Cette conversation sur l'art, commencée en 2001 lors de leur première rencontre, s’est poursuivie jusqu’à la mort de Pierre Sterckx.
Visionner Les blancs en peinture et La résonance des atomes, deux extraits vidéo du dialogue entre la philosophe Baldine Saint-Girons, Pierre Sterckx et Isabelle Bonzom, en 2008.
Dans son texte Le paysage selon Isabelle Bonzom écrit en 2013, Pierre Sterckx donne tout particulièrement son point de vue sur la série de paysages de l'artiste. Il s'est intéressé à différentes séries et périodes de l'oeuvre d'Isabelle Bonzom, lire ses propos sur la série des Viandes ou des Portraits de l'artiste américain Eric Fischl peints par Isabelle Bonzom.
« Isabelle Bonzom peint la saveur des choses.
Elle a développé en une vingtaine d’années des thèmes aussi divers que des architectures urbaines,
des paysages arborés, des vues dans le métro, des viandes et des nus.
Mais l’invariant qui traverse tout cela est celui de l’incarnation.
Isabelle Bonzom peint le devenir fluide de la chair, la tourmente et la turbulence des corps, leurs passages. »
Pierre Sterckx
Dans son livre Collector sur les collectionneurs et le marché de l'art, publié à Séoul, la journaliste et commissaire d’exposition Eunju Park dédie l'ouvrage à Pierre Sterckx et consacre un chapitre à la peinture d'Isabelle Bonzom.
En effet, également conseillère en art, Eunju Park a été associée à Pierre Sterckx auprès de groupes de collectionneurs coréens. Tout au long du livre, elle lui rend un vibrant hommage.
Eunju Park estime aussi que la démarche d'Isabelle Bonzom souligne le pouvoir constructif et bienfaiteur de l’art sur l’être humain. Elle a demandé à une quinzaine de collectionneurs d’Isabelle Bonzom pourquoi ils ont choisi ses oeuvres et ce qu’elles leur apportent. Collectionneur, Pierre Sterckx écrit notamment que « la peinture d’Isabelle Bonzom va titiller le problème de notre société qui aseptise le corps et la mort, en redonnant de l’incarnat. C’est une caresse oculaire, un mouvement latéral entre l’image et la touche, entre abstraction et figuration. C’est l’instant pur et le processus rythmique de la touche colorée. Ce n’est pas mortifère, c’est une danse. Une jubilation sobre. »
Ci-dessus : pages du livre d'Eunju Park consacrée à la citation de Pierre Sterckx concernant la série de viandes peintes par Isabelle Bonzom
© Isabelle Bonzom
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