Colloque International de l'ISELP

“La peinture “hors cadre”, c’est celle qui dépasse les bords du tableau. À mes yeux, la peinture n’a pas de limite. Elle peut être partout, autant sur la toile ou le bois que sur les parois d’une prison, d’une entreprise ou d’un jardin. Je cherche à dialoguer avec l’environnement en ponctuant l’espace de peintures qui ne recouvrent pas forcément la totalité du mur. Je préfère jouer avec la couleur, la texture et la fonction de la paroi, quitte à jouer du camouflage ou du comique de situation. En interaction avec le contexte du lieu et la déambulation du spectateur, c’est par surprise que mes peintures apparaissent, telles des images subliminales. Je considère le mur comme la peau de l’architecture, une enveloppe qui, à la fois, protège et nous entoure. La paroi est un corps, une cavité, elle nous renvoie aux origines. Pour l’artiste et le spectateur, l’expérience de la peinture dans l’espace réel touche la psyché. Elle bouleverse. Il y a, certes, une perte des repères, mais elle reconstruit. La peinture sur les parois est un fait anthropologique.”

Isabelle Bonzom, peintre.

L’artiste a parlé de ses créations in situ et de son rapport au mur. Elle a témoigné tout particulièrement de sa réalisation à la prison de Saint-Malo, une série de peintures murales qui s’inscrivait dans le cadre de la réinsertion.