ISABELLE BONZOM
"Une promenade picturale à l'intérieur de la prison, avec la mer pour fil conducteur"
par Céline Aucher
Extraits d'un article consacré à l'inauguration des peintures murales à la prison de Saint-Malo en 2001
"Une promenade picturale à l'intérieur de la prison avec la mer pour fil conducteur.
C'est ainsi qu'apparaît l'oeuvre d'Isabelle Bonzom, artiste peintre, qui a ponctué les murs de la maison d'arrêt de Saint-Malo de mouettes, dauphins, plongeurs et autres créatures. Trente fresques sur trois étages qui évoquent le monde sous-marin, la surface de l'eau et la vie au-dessus de la mer. Des peintures qui peuvent se lire isolées, à l'horizontale sur un même étage ou à la verticale d'un étage à l'autre. Le travail personnel de l'artiste s'est enrichi d'un travail collectif : Isabelle Bonzom a ainsi animé un groupe de six détenus volontaires pour les aider à réaliser des peintures éparpillées dans les escaliers, près du parloir et dans la salle informatique. " Il s'agissait à la fois de faire vivre les murs et de stimuler des détenus qui n'avaient, pour la plupart, jamais touché un pinceau ", raconte Isabelle Bonzom. Les directions régionales de l'administration pénitentiaire et des affaires culturelles de Bretagne, à l'initiative du projet, veulent ainsi reconsidérer les murs de la prison. Les sortir de leur fonction d'enfermement pour qu'ils deviennent lieu d'imagination. " La culture peut être un moyen d'insertion sociale : par contagion, l'artiste donne envie au détenu de mener à bien un projet, de réaliser un travail par lui-même ", explique Thierry Spieser, adjoint du chef de l'unité Action socio-éducative à la direction régionale des services pénitentiaires de Rennes. ..." On vit différemment quand un professionnel vient travailler dans les murs. C'est valorisant pour les détenus", explique Joël Colas, enseignant à la maison d'arrêt de Saint-Malo. Pour Marnix Bonnike, conseiller des arts plastiques à la Direction régionale des affaires culturelles de Bretagne, " C'est un vrai projet artistique mené dans un lieu qui, tout autant que la société du dehors, ne saurait vivre sans le regard des plasticiens."
Céline AUCHER, le 26 avril 2001
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